Artiste

Formation

Fin des années soixante-dix, alors étudiant en ébénisterie, Jean-Pierre Thein ne retient pas seulement la maîtrise du geste et des matériaux ; sa sensibilité l’éveille à l’aspect sculptural du meuble. A la fin de son cursus, alors qu’il est à son compte, son désir d’approcher la création en tant qu’artiste l’incite à suivre une formation de six ans auprès du sculpteur André Liez. Mais il n’en reste pas là, son imagination l’entraîne à expérimenter de nombreux médiums. Il se tourne alors vers la peinture. Sa collaboration avec l’artiste peintre Frank Impérato, l’encourage à développer un style pictural apparenté à la métaphysique de De Cherico.

Enfin, en 2009, alors qu’il ouvre son atelier au sculpteur du Zimbabwe, Alexander Chitungo, il découvre le travail sur la springstone et sur l’opale serpentine. Tombé amoureux de la pierre, il y exerce désormais tout son talent créatif et par la justesse de son ciseau parvient à extraire des matériaux une esthétique fantasmagorique.

Travail

Qu’il s’agisse de peintures ou de sculptures, les créations de Jean-Pierre Thein sont soutenues par une rigueur et une grande dextérité technique qui confèrent aux œuvres une intensité particulière. En effet, sous la main de cet artiste, les matières elles-mêmes semblent vibrer, mises en valeur tantôt par une épuration géométrique des figures, tantôt par la richesse des volutes qui nous entraînent dans la contemplation de nos propres fantasmes primitifs.

Dans ses tableaux, Jean-pierre Thein, exalte les couleurs dans une grande justesse de nuances et de dégradés qui atteint le surréalisme par le traitement formel des figures. Ces dernières, associations de fruits ronds et de formes pyramidales aux reflets métalliques ou cristallins, métaphorisent l’humanité sur des fonds de couleur franches ou dans de vastes paysages désolés. Par ce truchement, l’artiste porte sur les comportements humains et sur le monde, un œil critique amusé. L’étrangeté des compositions n’est pas sans rappeler celles de Giorgio De Chirico.

Les sculptures, elles, s’imposent par la complexité des volutes. Celles-ci, nous entraînent comme un fils d’Ariane à tourner autour des volumes dans l’alternance des parties polies et brutes de la pierre. C’est alors que notre regard, hypnotisé par le geste de l’artiste dans la matière, surprend sur le vif, la métamorphose d’une figure humaine en figure animal. C’est le cas dans la sculpture Saison (Zéphir, Chloris et Podargé ).

Ainsi, les œuvres sculpturales de Jean-Pierre Thein s’appréhendent comme un spectacle en perpétuelle transformation. Ce sont des rêves inspirés par la mythologie qui nous transportent au cœur de l’imagination et des fantasmes d’un artiste talentueux.

Hannah Doulière, Médiatrice de l’art

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